Quelques productions de participants à l’atelier d’écrire et à l’atelier conte
Morceaux choisis
Atelier conte du 3 février 2024
Enoncé : Till est un petit garçon turbulent et taquin toujours prompte à agacer ou bousculer les autres à l’école. Ses bêtises sont de plus en plus lourdes de conséquences (punition, retenue…) et il n’a plus d’amis. Souvent il se retrouve à l’écart et la maîtresse s’inquiète. « Je suis toujours seul et sans amis et les autres me fuient » lui avoue-t-il en pleurant.
Atelier conte du 3 février 2024
Elle commence à lire à haute voix :
« Il était une fois un petit garçon qui s’appelait Toa.
Il devait se lever tôt tous les jours de la semaine pour se rendre à pied à l’école. Il faisait le chemin seul, observant les animaux dans les prés, les clairières, traversant des fossés pour aller caresser un âne ou courir après une libellule.
Il arrivait parfois en retard à l’école et commençait sa journée en se faisant gronder par la maîtresse et moquer par ses camarades.
Il avait du mal à rester concentré sur les leçons car il pensait à ce qu’il pourrait faire en repartant de l’école, ramasser de beaux cailloux ou des champignons, apercevoir un renard.
Un soir en reprenant le chemin de sa maison Toa décide de s’enfoncer un peu plus loin dans le bois bordant le pré de l’âne. Il se sent bien dans ce calme, respirant l’odeur de mousse et de bois.
Soudain au pied d’un arbre il voit une petite lumière. Il s’approche doucement mais la lumière bouge et se précipite sous des feuilles humides.
S’approchant un peu plus il entend une petite voix murmurer « Ne m’écrase pas ». Il pense rêver, et se penche un peu plus là où a disparu la lumière.
Il entend à nouveau « Ne m’écrase pas ! ».
« Mais qui es-tu ? » demande t-il.
« Je suis une des fées de la forêt ».
« Ça n’existe pas les fées ! Mes parents disent que ça n’existe pas, comme les lutins, ou la fée des dents, ça n’existe pas ! » Il sent la colère monter en lui. La lumière ne répond pas.
À cet instant un bruit lourd derrière lui le fait se retourner.
Il se retrouve face à un animal qui ressemble à un cerf. Il en voit quand il accompagne son oncle à la chasse. Mais cet animal a une tête d’homme, surmontée de bois. Il n’avait jamais vu une bête pareille.
Toa se précipite derrière un arbre. La bête ne bouge pas mais lui demande d’une voix rauque, qui il est.
« Je suis Toa, »
« C’est toi l’enfant qui te promène tous les jours à l’orée du bois. J’ai entendu tes camarades se plaindre de tes bêtises ». Toa n’ose rien répondre.
C’est alors qu’un petit elfe qui était perché sur une branche lui saute dessus, lui vole son bonnet et lui arrache deux boutons de sa veste.
« Laisse-moi tranquille ! » lui crie Toa en chassant l’elfe.
« Comment te sens-tu ? » reprend la bête. « Que penses-tu de cet elfe ? »
« Laisse-moi! ».
« Que ressens-tu ? » répète la bête en faisant un pas vers Toa.
« Je sais pas. Il est méchant !»
« Peut-être, mais que ressens-tu ? »
« De la colère » répond l’enfant en baissant les yeux. « C’est pas juste ! Je n’lui ai rien fait !».
La bête attend que Toa se calme un peu et poursuit.
« Imagine-toi maintenant à l’école, dans la cour de récréation. Imagine que c’est toi le petit elfe. Que tu viens de bousculer un camarade de ta classe, et de lui voler son goûter.
Devines-tu ce qu’il ressent à cet instant? »
Toa ne sait pas quoi répondre. Il s’accroupit au pied de l’arbre tournant le dos à la bête.
Il aperçoit à nouveau la petite lumière sous une feuille. Elle se met à voleter autour de lui.
D’une voix douce, tout près de son oreille, elle lui dit « A l’école tous les enfants ont besoin de se sentir bien, comme toi, quand tu viens te promener le long des chemins ou dans ce bois.
Et ça gâche leur plaisir quand ils savent qu’ils vont se faire embêter par un autre enfant ».
Toa reste silencieux.
C’est alors qu’il se souvient qu’il doit rentrer chez lui avant la nuit. Il se relève, tête baissée.
La lumière-fée le suit jusqu’à l’orée du bois et lui chuchote une dernière phrase :
« Pense à nous demain, à l’école ».
Sur le chemin du retour, Toa se rappelle certaines de ses bêtises.
Il cogne rageusement du pied quelques cailloux rencontrés sur son passage.
Il se rend compte petit à petit de la colère que peuvent ressentir ses camarades.
Il est triste.
Triste pas pour lui cette fois, mais pour les autres enfants.
Cette nuit-là Toa s’endort avec l’envie d’essayer demain de moins chahuter en classe et pendant la récréation.
FIN
La sonnette de l’école retentit à l’instant même où la maîtresse referme le petit livre. C’est la fin de la récréation. Till n’aura pas eu le temps de jouer dehors mais il n’en est pas fâché. Il a eu un moment privilégié avec la maîtresse et surtout il a trouvé un ami qui s’appelle Toa.
Il aura encore du mal à suivre le cours de mathématiques qui suit, repensant à l’histoire de Toa.
Il regarde ses camarades dans la classe et les voit déjà un peu différemment.
Il n’ira pas les embêter aujourd’hui.
Marie-Christine
Atelier d’écriture du 2 mars 2024
Enoncé : Créer une nouvelle basée sur l’histoire d’amour entre deux objets.
Objets choisis : un vase et un bouquet de fleurs.
Atelier d'écriture du 2 mars 2024
« La première fois que je t’ai vu j’ai aimé tes couleurs vives, tes longues tiges effilées,
Je me suis extasié devant tes corolles ouvertes offrant tes pistils au soleil,
J’ai failli exploser de bonheur quand tu t’es approché de moi,
Tes parfums enivrants m’ont submergé, me préparant à te recevoir dans mon paradis.
J’ai aimé lorsque l’eau est venue me rafraîchir et me faire reprendre mes esprits, afin de recueillir avec conscience tout l’espoir que j’ai mis dans la suite de notre histoire.
J’ai aimé quand tu m’as tourné autour en frôlant mon corps d’une de tes feuilles.
Après cette sublime attente, tes tiges et tes feuilles sont venues effleurer mon intérieur.
Tu t’es posé avec délicatesse.
Tu as réajusté ta robe pour ensemble créer ce qu’il y a de plus beau,
Espoir assouvi avec tant de tendresse car j’ai aimé la façon dont nous avons fait corps.
Seuls nous avons été beaux,
A deux nous formions le magnifique.
Puis au fil des jours je me suis rendu compte que tu perdais de ton éclat.
J’ai ressenti de la déception, un changement dans nos ébats.
Je t’ai senti ramollir en moi.
Tes parfums somptueux ont disparu et ont laissé place à des odeurs âcres.
J’en ai été si chagriné, moi qui me trouvais impuissant face à ta décrépitude annoncée.
Même l’eau fraîche à nouveau reçue n’a pas ralenti le processus.
Nous étions en train de sombrer dans la solitude. Ensemble mais seuls.
Il n’était plus question de magnificence, nous tournions à l’indifférence.
Maintenant que j’y repense je me dis que notre séparation était inévitable.
Tu as fini dans une poubelle, moi sur une étagère, lavé de tes dernières feuilles fanées et putrides
Lavé aussi des émotions de nos débuts, de notre rencontre et de notre amour éperdu.
Mon deuil sera déchirant mais indispensable
pour que je ne sois plus tenté de me jeter dans le vide et finir fracassé.
Je suis à nouveau prêt à accueillir d’autres beautés. »
Marie-Christine
Atelier d’écriture du 6 avril 2024
Enoncé : A la manière de Luis Borges (écrivain argentin) dans son recueil éponyme, écrire un texte composé d’instantanés en regardant à travers l’aleph. Cette petite sphère magique de quelques centimètres de diamètre donne à celui qui la regarde, le regard de Dieu omniscient et omniprésent, la vision simultanée de la planète entière et de tous les temps qu’elle a traversés, celle qui voit à l’intérieur des choses et des êtres, celle du passé, du présent et de l’avenir.
Atelier d'écriture du 4 avril 2024
Je vis l’arbuste offrant des feuilles qui allaient servir à mon infusion préférée
Je vis le geste désepéré d’un homme portant son enfant en terre
Je vis le coronavirus et compris son fonctionnement
Je vis une lionne se délectant du sang d’une antilope
Je vis toute la chaîne des Carpates en un seul regard
Je vis l’exode du peuple Tutsi du premier au dernier homme
Je vis ta robe se soulever dans le vent
Je vis le dédoublement d’une cellule d’un embryon, ce fut une émotion débordante
Je vis les mains habiles d’une dentellière. »
Marie-Christine
Productions libres
L’ABSENCE
Il y a ce manque de lumière
Reste la chaleur dans nos cœurs
Il y a ton apparition éphémère qui nous permet d’espérer ton retour
Reste l’ancrage de ton souvenir chaleureux
Il y a cette météo déséquilibrée qui nous rend morose
Reste les rayonnements du feu de bois qui crépite dans la cheminée
Il y a ce retard de la vie dans les jardins
Reste les réunions familiales ou amicales qui redonnent un sens à notre existence
Il y a cette étoile, le SOLEIL, qui va jaillir dans le ciel comme une bombe à retardement
Reste l’espoir de te voir et de te garder une bonne partie de l’année.
Christine Réthoré.
04/05/2024
Atelier conte du 3 février 2024
Elle commence à lire à haute voix :
« Il était une fois un petit garçon qui s’appelait Toa.
Il devait se lever tôt tous les jours de la semaine pour se rendre à pied à l’école. Il faisait le chemin seul, observant les animaux dans les prés, les clairières, traversant des fossés pour aller caresser un âne ou courir après une libellule.
Il arrivait parfois en retard à l’école et commençait sa journée en se faisant gronder par la maîtresse et moquer par ses camarades.
Il avait du mal à rester concentré sur les leçons car il pensait à ce qu’il pourrait faire en repartant de l’école, ramasser de beaux cailloux ou des champignons, apercevoir un renard.
Un soir en reprenant le chemin de sa maison Toa décide de s’enfoncer un peu plus loin dans le bois bordant le pré de l’âne. Il se sent bien dans ce calme, respirant l’odeur de mousse et de bois.
Soudain au pied d’un arbre il voit une petite lumière. Il s’approche doucement mais la lumière bouge et se précipite sous des feuilles humides.
S’approchant un peu plus il entend une petite voix murmurer « Ne m’écrase pas ». Il pense rêver, et se penche un peu plus là où a disparu la lumière.
Il entend à nouveau « Ne m’écrase pas ! ».
« Mais qui es-tu ? » demande t-il.
« Je suis une des fées de la forêt ».
« Ça n’existe pas les fées ! Mes parents disent que ça n’existe pas, comme les lutins, ou la fée des dents, ça n’existe pas ! » Il sent la colère monter en lui. La lumière ne répond pas.
À cet instant un bruit lourd derrière lui le fait se retourner.
Il se retrouve face à un animal qui ressemble à un cerf. Il en voit quand il accompagne son oncle à la chasse. Mais cet animal a une tête d’homme, surmontée de bois. Il n’avait jamais vu une bête pareille.
Toa se précipite derrière un arbre. La bête ne bouge pas mais lui demande d’une voix rauque, qui il est.
« Je suis Toa, »
« C’est toi l’enfant qui te promène tous les jours à l’orée du bois. J’ai entendu tes camarades se plaindre de tes bêtises ». Toa n’ose rien répondre.
C’est alors qu’un petit elfe qui était perché sur une branche lui saute dessus, lui vole son bonnet et lui arrache deux boutons de sa veste.
« Laisse-moi tranquille ! » lui crie Toa en chassant l’elfe.
« Comment te sens-tu ? » reprend la bête. « Que penses-tu de cet elfe ? »
« Laisse-moi! ».
« Que ressens-tu ? » répète la bête en faisant un pas vers Toa.
« Je sais pas. Il est méchant !»
« Peut-être, mais que ressens-tu ? »
« De la colère » répond l’enfant en baissant les yeux. « C’est pas juste ! Je n’lui ai rien fait !».
La bête attend que Toa se calme un peu et poursuit.
« Imagine-toi maintenant à l’école, dans la cour de récréation. Imagine que c’est toi le petit elfe. Que tu viens de bousculer un camarade de ta classe, et de lui voler son goûter.
Devines-tu ce qu’il ressent à cet instant? »
Toa ne sait pas quoi répondre. Il s’accroupit au pied de l’arbre tournant le dos à la bête.
Il aperçoit à nouveau la petite lumière sous une feuille. Elle se met à voleter autour de lui.
D’une voix douce, tout près de son oreille, elle lui dit « A l’école tous les enfants ont besoin de se sentir bien, comme toi, quand tu viens te promener le long des chemins ou dans ce bois.
Et ça gâche leur plaisir quand ils savent qu’ils vont se faire embêter par un autre enfant ».
Toa reste silencieux.
C’est alors qu’il se souvient qu’il doit rentrer chez lui avant la nuit. Il se relève, tête baissée.
La lumière-fée le suit jusqu’à l’orée du bois et lui chuchote une dernière phrase :
« Pense à nous demain, à l’école ».
Sur le chemin du retour, Toa se rappelle certaines de ses bêtises.
Il cogne rageusement du pied quelques cailloux rencontrés sur son passage.
Il se rend compte petit à petit de la colère que peuvent ressentir ses camarades.
Il est triste.
Triste pas pour lui cette fois, mais pour les autres enfants.
Cette nuit-là Toa s’endort avec l’envie d’essayer demain de moins chahuter en classe et pendant la récréation.
FIN
La sonnette de l’école retentit à l’instant même où la maîtresse referme le petit livre. C’est la fin de la récréation. Till n’aura pas eu le temps de jouer dehors mais il n’en est pas fâché. Il a eu un moment privilégié avec la maîtresse et surtout il a trouvé un ami qui s’appelle Toa.
Il aura encore du mal à suivre le cours de mathématiques qui suit, repensant à l’histoire de Toa.
Il regarde ses camarades dans la classe et les voit déjà un peu différemment.
Il n’ira pas les embêter aujourd’hui.
Marie-Christine